Chez tante Renée

Je descends un arrêt trop loin par rapport à la rue des garçons. Le bus me laisse juste devant un immeuble dont la porte est ouverte. Le sol du couloir, fraîchement panossé, luit. Une ampoule mélancolique au fond, sur l'escalier et, près de la porte, quelques plantes qui attendent les beaux jours.

Un soir d'été, j'attendais au feu rouge devant ce même immeuble. Mes yeux erraient distraitement sur les fenêtres du premier étage, vivement éclairées. La silhouette d'une femme âgée, qui regardait au dehors, me rappelait celle de la tante Renée. Peu de jours après, en feuilletant le journal à la plage, je tombais sur son avis mortuaire. Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle avait disparu au moment même où je regardais, ce soir-là, cette silhouette se découper dans sa fenêtre éclairée.

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