L'état des choses



Je suis dans une fusée à deux étages dont le premier vient de se détacher.
Je pense à toi Denis, ce soir bien loin d'ici... Toi qui (te) donne tant et qui demande peu. Je pense à ce corps qui joue contre toi et te prive des compensations à la dureté du quotidien que tu t'infliges.

Je pense à toi Miguel, qui cherche tant à te délester de ta lourde armure - elle t'isole, mais te protège du monde extérieur souvent agressif...

Je pense à toi, lisse Didier, qui ne veut rien savoir de l'avancée du temps, mais qui laisse ici la trace la plus tangible...

Et toi Igor. Bientôt tu donneras aux choses le temps de se déployer lentement sans redouter le pire à chaque soubresaut.

A toi aussi, secret Christian, à ton apparente légèreté, qui met des brumes sur quel abîme?

Pascal, je ne pense pas à toi car je te vois - comme moi - t'abstraire ici dans la fumée et la musique qui mêle lévitation et angoisse. Au fil des heures, tes traits reflètent toujours plus durement les lumières vertes de cette nuit où l'on rêve sans dormir.

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