Notre dame du Luxe

La nuit est déjà tombée quand je quitte le bâtiment abandonné aux nettoyeuses. Vendredi soir. Une semaine de montagnes russes s'achève; je largue provisoirement les amarres. Lundi viendra bien assez vite. La journée sur écran brouille ma vision. Saint-François aperçu dans un flot de lumignons rouges et jaunes.
Les grandes portes de fer béent. Bienvenue dans le néant commercial. Enseignes cent fois ressassées. Milena est au bar Nespresso où l'on vend des bougies parfumées à 60 francs, sous un mur de capsules culminant à cinq mètres. Je ressors au Flon. L'air est vif.

En traversant le pont Chauderon, je pense à Mig et Stef, qui sont là sous nos pieds, probablement endormis dans les bras l'un de l'autre dans un lit de Sydney.
Je retrouve D. qui m'invite ce soir dans un restaurant gay ressuscité. Décor baroque, lampes vénitiennes, lustres en cristal aux ampoules faiblardes, brocards aux murs. Douce ambiance. Aux tables voisines, des jeunes et des très jeunes. Tout à coup, je nous vois comme des survivants. Deux quadras attablés qui parlent. Je repense au temps du petit Mad. A l'idée que j'avais, à cet âge-là, du monde dans lequel j'évolue aujourd'hui. Aucune! Maintenant l'administration installe à des postes clés des gens de nos âges... (mais ils n'iront pas à la Shaft demain soir :-> )
Merci pour cette petite soirée, annonciatrice d'un week-end régénérant. Merci.

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