Splendeurs passées


Des signes. Une série de petits signes diurnes et nocturnes. Des petits riens, dont la compilation tient lieu de bilan; ou d'avertissement. Le 27 par exemple, dans les canapés de la Zapoff, nous tenions sans le vouloir le rôle des vieux râleurs du Muppet Show. Le soir du 31? Débardeurs égarés dans un congrès de coiffeuses. Sans parler de notre plus récente incursion dans ce qui ressemblait fort à une boum d'adolescents. Non seulement le terrain est investi par la nouvelle génération; mais l'interdiction de fumer l'emplit d'odeurs franchement mauvaises; c'est un mélange de parfums, de sueur, de pets, d'haleines fétides, que le tabac ne masque hélas plus du tout. Dire qu'il y a quelques mois, une nuit au Mad revenait grosso modo à fumer passivement un demi paquet de cigarettes; qu'il y a quelques années, le Cinéma du club rappelait un hammam, tant par l'hygrométrie que par la température; et qu'y passer quelques minutes équivalait à inhaler le contenu d'un flacon de poppers... Mais la main passe. On ne peut plus faire la fête simplement parce qu'il y a une soirée à proximité: c'est ce qu'il faut se dire. Il s'agira de sélectionner. De voyager un peu. Zurich; Bruxelles; Berlin... Rejoindre les adresses où se retrouver, dans des ambiances moins juvéniles, plus persmissives, en un mot: plus conviviales.
[L'autre matin, je suivais un groupe d'archéologues à la découverte des fondations mises au jour d'un grand palais, bâti à même la rive du lac. D'impressionants engins de chantier remuaient la terre. D'autres déroulaient des câbles, les agrafaient, à des fins de consolidation, aux murailles épaisses, supportant des colonnades de pierre s'élançant vers le ciel. Cela m'a semblé d'assez bon augure.]

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