Perseverare (diabolicum?)


Samedi après-midi, douceur de l'air printanière. Je pars courir légèrement vêtu. Chez moi, le thermomètre indique 15 degrés. C'est probablement exagéré: la sonde est posée sur les dalles de la terrasse, dont la couleur sombre capte et diffuse la chaleur du soleil. La boucle habituelle se déroule au rythme d'un ancien mix de Nick Warren. Traversée de Prilly. On nous rebat les oreilles avec le manque de logements, la Ville de Lausanne a voté un programme pour en construire plusieurs milliers – et l'on sait que ça ne satisfera bien sûr pas la demande. Or dans la commune voisine, on trouve encore un champ en ville, avec des moutons qui, à l'occasion, paissent sous des noyers... Les mentalités varient d'une municipalité à l'autre. La route marque une légère pente. Par un phénomène optique certainement dû à la température, ou au degré d'hygrométrie, le Jura paraît subitement proche; on distingue parfaitement le plissé de ses flancs roux et bruns. Il suffirait  peut-être de tendre la main pour toucher cette étoffe rugueuse, d'aspect spongieux... Au-dessus, le voile nuageux se déchire dans un dessin théâtral qui dévoile un vaste pan de ciel pastel. La lumière vive se reflète, un peu plus loin, sur les façades blanches, éclatantes, des bâtiments Siemens, dont tous les stores à lamelles, de même teinte, sont baissés. Plus loin encore, un thermomètre public à chiffres rouges affiche 10 degrés. Je regrette momentanément d'avoir empilé deux t-shirts: un seul aurait suffi...
Courir me donne, comme souvent, l'occasion de trier mes pensées. L'autre soir chez Pascal, on s'est amusé lire les caractéristiques de nos signes astrologiques chinois sur un site spécialisé. Son animal totem est assez pittoresque et au final, le portrait qui en ressort semble plutôt flatteur. En revanche, ce site dresse un portrait de ma bestiole plutôt sec, superficiel, clinquant. D'après ces pages, je serais essentiellement préoccupé par l'atteinte de mes objectifs; également, amateur de "distractions bruyantes". C'est assez vrai si l'on pense aux soirées électro où je vais parfois. Cependant, je jure n'avoir jamais regardé le sport automobile à la télévision le dimanche après-midi, au contraire de tant de natifs d'autres signes. Bref, je n'ai pas retenu grand chose de cette lecture. Sauf une: un défaut typique du signe serait le manque de persévérance. Sur le moment, je n'ai pas réagi à cette affirmation. Mais en y réfléchissant, au petit trot, je me demande si elle n'est pas fondamentale pour ce qui me concerne. Peu persévérant, vite satisfait, pas vraiment perfectionniste... Je dois peut-être méditer ceci.
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