Dancing in the street




Lorsque nous sommes arrivés, la foire sidérale était déjà terminée; mais chacun, à sa manière, se préparait pour les Fêtes de la nuit.
Nous avons fait un tour de la cité, au crépuscule, en passant par les célèbres rampes d'Uranus (et la boutique Germaine).
Près de l'épicentre, on dansait dans la rue au son des marteaux-pilons. Les moues en vogue foisonnaient sur les visages, lèvres projetées en avant, langues produisant des sons chuintants, pupilles quadrangulaires et lunettes de rigueur.

Vers minuit nous embarquions enfin sur le vol de nuit. Le décollage était quasi parfait; les voyageurs, tous sanglés dans leurs ceintures de haute sécurité, parés pour la voltige. Hélas! il a fallu que j'actionne mon siège éjectable pour retourner, dans ce quartier où une autoroute oubliée s'interrompt juste au-dessus de la rivière, rechercher le passager manquant.

Quelques heures plus tard, nous rallions la navette en plein vol. La pressurisation dans la cabine était réglée au maximum. L'apogée de l'orbite était proche. La température avoisinait celle des corps dénudés et l'hygrométrie, ayant passé le seuil de saturation, provoquait des averses tièdes et régulières au-dessous des gaines de ventilation. La fatigue du voyage se lisait déjà sur les visages retrouvés, tandis que le rythme, de plus en plus métallique, approchait de la cadence calée sur le pas de marathon. Il était temps de se battre, temps d'échanger, temps de s'unir, temps de s'oublier.


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