Le faux crépuscule



Vibrations, tressautements, je suis assis sur le bogie et chaque minute m'emporte un peu plus loin... Les vitres reflètent cette couleur bleue du plafond des wagons du Pendulin, qui donnent à chaque fois l'illusion fugace d'un crépuscule d'été qui n'en finirait pas - alors que depuis longtemps, l'encre noie tout au-dehors. Gares intermédiaires sans signification, tout comme ces enseignes qui balisent ce trajet tant de fois parcouru et que je finis presque par guetter...
Je retourne sans joie vers mes modestes contraintes, le coeur plein et vide à la fois. Rempli par les possibles, fatigué des routines pourtant légères.

Curieuse année...
L'an dernier offrait tout en abondance, en fanfare. Le temps est maintenant à l'avarice, aux complications, empêchements, aux tristesses même, aux obligations, dans une saison qui n'a d'été que le nom.
Mais que je cesse de me plaindre!

Déjà s'éloigne le souvenir de cette escapade ridicule en Italie où l'on paie pour tout -et très cher!- y compris le droit de s'étendre sur la plage. Je tentais en réalité de me fuir, et voilà que j'emmèn
e P. dans ce périple déraisonnable. A cette occasion surgissent des sentiments peu clairs, ou que j'avais mal perçu. Se peut-il que l'on joue, à son insu, un rôle insoupçonné dans le coeur, l'esprit d'autrui? Un petit mystère qui reste à sonder - mais le courage me manque.

Le ciel se cache sous une chape épaisse et menaçante. Le thermomètre parle d'octobre. On travaillera au moins sans rêver à Vidy...

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