Post tenebras X-mas

Comme toujours lorsque je traverse un pic de travail, je laisse l'entropie mettre un pied dans la maison. Piles de papier mélangés sur le bureau, miettes dans la cuisine, plonge et cuisinière douteuses, poussière sur la TV et sous le lit... Les textes pour Orange rendus ("ça, c'est fait!", dirait le Gamin), je passe une partie de l'après-midi à ranger. D'abord, l'aspirateur. Puis, je remplis un sac de vieux papiers, dans lequel je jette toutes les notes prises en son temps pour le livre. Au passage, je relis l'interview de R. - me remémorant la salle de réunion dans le Portakabin... Je n'arrive pas à croire qu'il soit mort, et pourtant... Plus tard, je me fais à manger, avant d'attaquer le ménage de la cuisine. Sous la lumière vive de la lampe halogène, c'est très gratifiant de voir briller l'inox de la plonge débarrassé de ses taches de thé et de calcaire. En fait, ce nécessaire exerice ménager et ce repas ont chassé le froid qui me pénétrait tout à l'heure, quand je lisais dans le canapé, en posant régulièrement la main sur le radiateur, sans parvenir à me réchauffer. Et ce sursaut hygiénique a aussi  chassé un sentiment rampant, lié à la saison. Disons-le: on est dans le trou noir de l'année. Avec le temps, l'aspect franchement désagréable de cette période s'atténue, je trouve. On y est moins sensible. Mais bon: voilà le sapin décoré et allumé. Vendredi, ce sera Noël ici. Une fête païenne, qui coïncidera en fait avec le solstice d'hiver. Ensuite, le petit compte quotidien des "minutes de soleil en plus", cher à ces dames de la météo, pourra commencer.

Articles les plus consultés