A la Sarraz



C'est sous un soleil encore chaud, quoique déjà déclinant, que coureurs et coureuses se sont rassemblés ce soir pour disputer cette 5e et ultime étape du Tour du Pays de Vaud 2007. Une affluence record - près de 700 participants - qui n'a pas été sans poser quelques problèmes à l'organisation. L'on pouvait voir, avant le départ, de nombreux athlètes à la recherche d'un endroit où faire leurs lavements préparatoires, qui derrière des entrepôts, qui dans un champ de maïs transgénique... Le départ a dû être retardé d'une dizaine de minutes, afin que les computadors du chronométrage officiel puissent assimiler les noms des participants supplémentaires. Et au moment du départ, il a fallu tonner du canon par deux fois , le signal n'ayant pas été entendu jusqu'en queue de peloton!

Les bêtes parties, le peloton s'est bien vite aligné en position de serpent tentateur, sur des chemins bien poussiéreux, cruels pour les sinus. Les athlètes étaient encouragés par une foule de ménagères sarrapettes venues en masse, piaillant à qui mieux-mieux et agitant, au premier virage, des cages ouvragées où voletaient des coquelions - l'emblème du lieu, dont les représentations ornent tant de volets peints et de haquebrettes dans le vieux bourg.

Dès la montée vers le manège, la Luce s'est très vite positionnée derrière Opalette Devanthey et ne l'a lâchée qu'au ravitaillement, au 4e, dans les bois. L'occasion de dépasser de nombreux athlètes ensanglantés et écumant, blessés aux tendons des pieds par les bris d'Arcoroc qui jonchaient le sentier (l'organisation, par souci de bien faire, avait renoncé aux gobelets de carton pour des verres perdus, sans penser qu'une fois jetés au sol, ils se transformeraient en obstacles blessants!)

Passé un petit renvoi acide qui lui encombra temporairement les voies respiratoires, la Luce fit une belle remontée dans la descente. Elle doubla un groupe de coureurs de la poule B, atteints de pityriasis versicolor et dont les effluves gazeuses se respiraient avec peine; mais elle se fit doubler au 7e par la puissante équipe des Bossus & goitreux de Vaulion (poule A), décidément très en jambes. Les derniers kilomètres furent âprement disputés le long de la Venoge. La Luce reprit l'avantage sur quelques belles guiboles, sur deux tocards essoufflés; mais ces derniers la doublèrent au sprint, quasiment sous le porton d'arrivée. Décidément, le fair-play n'était pas le mot d'ordre à la Sarraz. C'est faire bien peu de cas de sportifs qui privilégient une foulée linéaire et pure, au détriment des artifices propres à ceux qui se la pètent. Que veut-on!

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