Sieste



La lumière vive, créée par l'alternance rapide de nuages et de soleil un peu froid me ramène, durant une sieste, à cet après-midi de printemps où ma mère m'avait emmené en visite chez Mme de Siebenthal. Une de ses anciennes collègues (un peu protectrice), qui vivait dans un petit locatif au chemin des Clos. Pas très loin d'ici.

J'ignore pourquoi je me souviens aussi bien de ce moment, alors que j'étais si petit. Mais je me rappelle très clairement de certains détails de son intérieur. Le rouet, qui décorait le couloir. Le balcon, d'où l'on plongeait sur l'usine à gaz de Malley, que dominait encore l'étincelant gazomètre géant.

A un moment donné, j'étais allé prendre l'air tout seul, devant l'immeuble. Quand j'ai voulu remonter, je me suis aperçu que j'ignorai complètement à quel étage se trouvait l'appartement. Ce sont mes pleurs dans le couloir qui ont fait sortir les deux femmes. Pour me consoler, Mme de Siebenthal m'avait proposé des fraises.

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