Je sors ce soir


Samedi soir. Repas à la Bavaria avec Ig, Sandra et Pascal. Puis, le Bourg étant fermé, on marche dans le froid polaire jusqu'à Tivoli par le Flon. Derrière le Mad, une file interminable piétine pour entrer à la soirée David Guetta. A l'Entrée, la clientèle habituelle, un peu triste, clairsemée (ce bar est-il parfois plein? animé?) On bavarde dans un sofa avec des grogs jusque vers minuit. Morose à l'idée de rentrer, le besoin d'un petit supplément de fête me taraude. Un SMS de C* m'invite à le rejoindre; je passe prendre un t-shirt et me dirige vers la Ruche: une boîte basse de plafond, murs à rayures rouges et noires, éclairage plus qu'indigent. On prend une bière, puis des tequilas. Tandis que je rejoins lentement l'orbite de mon compagnon, le lieu se remplit. J'observe ce microcosme plutôt juvénile en réalisant que je dois en être le doyen. Mais me voici bientôt dans l'état où tant les personnages que les choses me paraissent exactement à leur place et c'est très bien. Je goûte à l'ambiguïté du milieu hétéro: sur la piste un beau type massif recule imperceptiblement vers moi en m'observant de façon oblique, en périphérie de son champ de vision, jusqu'à me frôler. Lorsque le contact devient évident, je lui serre discrètement les hanches, jusqu'à l'arrivée de sa copine... A la fermeture, on se transporte au Base, où la musique est, disons, absolument aléatoire... Faune interlope, vaguement violente vers le fond de la salle, dans le couloir des WC. Le black féminin aux lèvres charnues me roule à nouveau des pelles. La sécurité vire brutalement le gars qui venait de rouler notre joint. C* me raccompagne à la maison. J'arrête la pendule, dont les sonneries démentent régulièrement le caractère éternel que le temps semble avoir pris.
Le soir, il part travailler, Pascal m'invite pour un thé. Couchés sur le Fatboy orange, nous remontons dans la fumée passer 20 minutes exquises dans la stratosphère. Y scintillent les couleurs de la lampe à fils de verre, dont les variations chromatiques se calent exactement sur la mélodie de Skybblue (Ishq) qu'une radio prodigue diffuse. Il y a des moments comme ça, où règne une perfection absolue.

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