Évacuation


Je ne regretterai pas l'année qui se termine. Je ne dis pas qu'elle a été néfaste; je ne dis pas que j'ai été malheureux. Mais 2009 a apporté son lot de déceptions... Dans une poignée de jours, nouvel an. Et même, décennie nouvelle. Recommencer quelque chose. J'aimerais renouer avec la vitesse de l'année 2006. On verra bien... Reste que la perspective de ce proche cap me pousse au débarras, à l'épuration. L'autre soir, nous étions avec R. dans le canapé quand une pyrale s'est aventurée jusqu'au salon. Je l'ai occie d'un claquement de mains, mais j'ai tout de suite compris ce qu'il me restait à faire. Ce soir, j'ai enfin offert aux trois étagères du placard à provisions le nettoyage qu'elles attendent depuis une bonne année. Paquets de riz, de biscuits, de céréales, de polente, de cacao, de légumineuses se sont rapidement engouffrés dans la poubelle béante. Je reconnais, à travers les emballages, les indices chevelus attestant la présence de ces bestioles. Crevez, vermine! Je me rends compte de ma négligence en vérifiant au passage les dates de péremption de ces denrées — mars 2004, octobre 2005... Bravo! Ensuite, je récure les étagères sans lésiner sur l'huile de coude ni sur le détergent. Puis j'y replace les provisions propres et fraîches. Je me sens déjà mieux. L'écoulement de la plonge ne chôme pas non plus, qui déglutit le contenu d'un flacon de sauce au soya, périmé lui aussi. Et par là-dessus, cet atroce "sirop de Noël" dont Jojo m'a régalé l'autre jour. Un triste flacon, à l'étiquette fanée. Périmé lui aussi? Peut-être bien... Il allait bien avec le sachet cellophane, rempli d'une mandarine molle, limite moisie, de cacahuètes et de babioles peu attractives à accrocher au sapin. Tout cela est déjà au fond de la poubelle. Je ne parle pas des mitaines de grosse laine reçues de Domi, visiblement achetées dans un quelconque Magasin du monde, ou alors chez un artisan baba cool enrhumé, sur l'un de ces épouvantables "marchés de Noël", dont chaque ville s'entiche depuis quelques années. Chers amis, je me demande à quoi riment ces attentions débiles (en échange desquelles j'ai offert, tout de même, des macarons Ladurée...) Que signifient ces cadeaux qui n'en sont pas, car ils sentent la hâte, l'obligation, l'absence d'idées? Surtout, comment osez-vous offrir ces rebuts? Imaginez-vous une seconde que les recevoir fera plaisir? J'avoue que j'ai du mal à comprendre.

Articles les plus consultés