A pied au Far West



La semaine dernière, j'ai vendu ma voiture. ["Avec tous les travaux qu'il faudra faire dessus, je devrais vous demander 1500 francs, mais comme vous êtes un client, je suis obligé de vous faire une offre de reprise, mais je peux pas aller au-delà de 3000 francs..."]
Depuis plus de 22 ans, je disposais d'une tonne de tôle plus ou moins usagée, à traîner par les routes au gré de ma fantaisie ou de mes obligations. Depuis, j'attends le bon vouloir de Mobility, qui tarde à m'envoyer un code permettant d'utiliser leur clé magnétique...

Donc, à pied chez Athleticum. Plutôt que le bus 35 qui passe tous les quatre jeudis, je décide d'assurer en prenant le S archaïque jusqu'à Bussigny. Je traverse dans le froid un quartier d'habitation infâme. A gauche, série d'immeubles sixties décatis. A droite, des bâtiments plus récents qui ont remplacé les usines suintantes et sombres, si fascinantes quand j'étais gosse... Puis passage sous un autopont; je longe des routes sans trottoirs; les voies d'accès au centre commercial sont anti-piétonnières. Impression d'être un Martien.
En sortant, je me dis que le bus sera plus indiqué. Arrivé sur l'avenue, je le vois à l'arrêt précédent. Il ne m'attendra pas si je cours (et avec ce début de lumbago, impossible); tout aussi vain de cavaler jusqu'à l'arrêt suivant. Alors je marche jusqu'aux Quatre-Avenues - 20 bonnes minutes. Le soleil rend la balade le long de l'autostrade plaisante. Je vois des détails amusants. Herbes folles vers la zinguerie; jeu de boules avec tonnelle et magnolia dans la cour de Filtrona... Occasion aussi d'essayer la pâtisserie turque qui s'est ouverte au bas de la maison ronde. Passants bigarrés. Rap qui résonne dans une voiture au feu. En fait, j'aime le Far West lausannois...

Articles les plus consultés