Week-end


Vendredi. Asile à Zurich sous un ciel chamaillé. Sur son autel dérisoire, le pauvre Bouddha contemple le torrrent continu des voitures sur la Rosengartenstrasse. Le soir, un rendez-vous décevant dans un quartier verdoyant. Frustré en partant, je me décide pour une virée bienfaisante au Rage. Le dérailleur du vélo d'Ig aurait besoin d'un bon réglage. Malgré ces ratés du pédalier, je file à travers les rues plates dans l'air frais.

Samedi. Chaleur. Je rejoins le Poulet et Stef sur Helvetiaplatz. Discours inaudibles. Guirlandes de ballons. Puis, un cortège improbable s'ébranle. Quelques Drag queens miteuses. Revendications dérisoires. Le folklore gay. Je me trouve mieux à boire un café et lire le journal sur la terrasse du Gréco... Gare centrale. Arrivée de Pascal et des Ours. Quelques courses. Un tour au village. Un plat de poulet asiatique pas terrible. Des teufeurs devant la scène - déjà fracassés. Chez Sonofmars qui nous offre un café, le soleil perce au-dessus du viaduc.

Une sieste agréable. Plus tard, le Laby. Dans la nuit, les circonstances sont telles que je perds toute liberté d'action. Mauvaise idée que de faire goûter l'assome-chien à S, qui se sent mal. Il faut le cocoler sur le canapé des WC pendant une heure. Musique épaisse, prestation décevante de 5th Element, foule omniprésente, asiates hystériques insupportables. Impossible de bouger. Sonofmars avait raison de ne vouloir sortir qu'à l'heure des aftères. Car en réalité, la soirée ne devient appréciable qu'à partir de 6 heures. Aux platines, MentalX en transe lance des choses insensées, dont un morceau entrecoupé de boucles de cornemuse qui nous place sur orbite. Le G déploie ses pleins effets, les barrières s'abolissent, les gestes se délient, nous lançons des encouragements et des imprécations. Le fond de la salle se perd dans une nuit brumeuse; un garçon au torse court descend de son podium pour me faire un compliment en dialecte. Après 8 heures, nous sortons avec S. dans la chaleur du matin. A la porte d'Ig, nous nous séparons. Il emprunte la passerelle et je regarde sa silhouette dégingandée disparaître au coin de la rue en face. Une ombre sur mon coeur.

Lire aussi

Articles les plus consultés