Le semi


Six urinoirs pour 5000 coureurs, la Jurassienne qui hurle dans son micro à l'échauffement Suva-Liv dans un préau tapissé de feuilles jaunes, et par là-dessus un petit soleil poudreux qui réchauffe gentiment l'atmosphère. Puis on se masse sur la Grand'Rue de La Tour où flottent des relents de frites et de déodorant dans la foule compacte du départ : tout le charme du semi de Lausanne. Coup de feu. La boucle d'honneur, puis Vevey et c'est la grand route. Les 10 et 11e me semblent pénibles, mais je tiens la cadence, juste en dessous de 4'50" au kilomètre, c'est bien. Le ruban de bitume se déroule dans le paysage royal, les vignes sont en or, le ciel d'azur, le voile brumeux sur le lac estompe la côte française. Plus d'horizon; on court au bord de la mer. Les sempiternels musiciens du bord de la route jouent fort et couvrent ponctuellement GarthIvan qui squatte mon iPod ("Headcase" de JayTech passe quand on est vers le Château de Glérolles, ma foulée se cale sur le beat et je sens mes poils se hérisser dans un spasme quasi orgasmique.) Passage difficile à la sortie de Lutry, le tonus manque, mais les chiffres augmentent sur les panneaux kilométriques. Paudex, Pully et c'est - enfin! - la trouée grise de l'interminable avenue du Général-Guisan dont on distingue mal l'extrémité, floutée par une brume cendrée, tout là-bas au-dessus des silhouettes innombrables qui oscillent. Mais le feu rouge finit par se rapprocher. Virage à gauche, le soleil aveuglant sur la Tour-Haldimand, virage à droite, voici le quai, les portiques verts et orange tout au fond, ça ira. Au final, le Poulet que j'étais censé tirer m'a pris trois minutes. On se retrouve sur une terrasse, enfin un thé, et oui! des churros (secs et peu sucrés, mais des churros quand même!) Yes!

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