Il n'y a pas de mystère


Faut-il écrire chaque année quelques lignes sur Cheseaux? Sur Aubonne? Chavornay? Prendre ces habitudes? Pourquoi pas... Première course, balise du printemps, Cheseaux est l'un des synchroniseurs de l'an. Comme si le temps faisait une boucle, d'une année à l'autre, tout y est rigoureusement pareil. La météo, toujours clémente. Soleil, petit vent... de bonnes conditions pour courir - même si l'air est sec, même si la poussière vole dans la forêt. Le parcours, connu par coeur, me permet d'anticiper chaque virage, chaque montée, chaque pierre du sentier. On sait tous qu'une fois quitté le bois, on a mangé son pain blanc et qu'il va falloir tuer les derniers kilomètres sous le soleil, face au vent, dans cette campagne un peu morne, où l'horizon est chaque année un peu plus bâti. Observer mes voisins pendant la course m'aide, en fait, à surmonter les moments difficiles (vers les 6e et 7e), lorsque surviennent des pensées parasites. [Et si je bifurquais vers le sous-bois, que je me vautre dans les feuilles mortes en regardant le ciel? Si je prenais un raccourci et que j'abandonne?] Mais la raison reprend le dessus. [Il ne reste que trois kilomètres, c'est ridicule, je serai dans le train de 17h07 et j'irai manger un baba au rhum chez la Sonia.]
Puis, comme chaque année, je me retrouve sur le quai, au soleil, et je songe avec délices à une récompense nocturne, une vieille virée au Laby. Et là, cette idée me paraît beaucoup moins saugrenue qu'avant la course :-)
Les papillons en l'air
Et les fourmis par terre
Chacun est à sa place
Il n'y a pas de mystère
Sauf...



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