Ruuti


Comme sur le sable d’une plage, il y aurait l’empreinte du flux et du reflux de sentiments légers, mais dont la présence érode tout de même. Il faudrait pouvoir conserver ces envies comme telles, les employer comme une huile, un carburant; comme une braise. Les jours passent. Je me demande si j'ai correctement signalé ma position, le dimanche où la question me fut posée... De timides projets se dessinent, que je caresse le soir, sous l’oreiller. J’y pense. Je me souviens qu’au temps de notre amitié, Nicolaï me disait qu’il préférait vivre avec l’idée des autres, plutôt qu’à leurs côtés. Cela me paraissait peu clair, et pour tout dire barbare. Mais aujourd’hui, je comprends ce concept – et même je l’applique. Vivre avec l’idée des autres, c’est maîtriser une relation virtuelle, lui imprimer la direction que l’on souhaite. Encore faudrait-il savoir quel cap tenir, mais c'est une autre histoire… Ces préoccupations sentimentales m’accaparent plus que je ne le voudrais. Ma disponibilité en est amoindrie, je le sens bien. Il faut trouver un équilibre. Routine au bureau, routine dans les loisirs... Le prochain séjour berlinois est organisé par les bons soins de l'agence Rivages-Confort. Ce ne sera pas la redite des vacances de l'été dernier, c'est ainsi. Tant mieux, certainement. Car un besoin de neuf se manifeste. Côté professionnel, on dirait que la main passe. Je devrais réagir. Mais comme toujours, je vais rester indolent, les antennes déployées, à guetter d'hypothétiques signaux (tout en me labourant l’épithélium nasal...) Le temps que la pression atteigne la cote d’alerte et que je réagisse. Qu'il se passe enfin quelque chose.
[Arte repassait hier soir Georgia, d'Arthur Penn. Je suis tombé dessus par hasard. Le film qui m'avait fasciné à l'adolescence a moins bien vieilli que les Années Lumière, vu à la même période. En fait, j'ai davantage savouré le souvenir que l'oeuvre.]

Articles les plus consultés