Ostern Strapaze


Vingt-trois degrés. Du soleil sur les pavés disjoints, poussiéreux. Un hôtel qui sent encore la peinture fraîche, une chambre miniature sur Prenzlauer Allee. Chez Blackstyle, le beau garçon mince aux oreilles percées n'a plus de billets pour samedi. Revoici le petit tea-room de Schönhauser Allee, aux tables toujours bancales. Ligne U2, le soleil éblouissant quand on sort de terre à la station Mendelssohn-Bartholdy. Motzstrasse, les cuirettes rôtissent un cochon de lait sur le trottoir. Le soir, les restos BCBG de Kollwitzplatz ressemblent maintenant à ceux du Marais. Vendredi: on prend possession d'un appartement dans Moabit. Le soleil à travers les rideaux jaunes et oranges, quelques cris d'enfants dans la cour, une torpeur dominicale, quasi estivale. Des travers de porc à l'heure du goûter. Et le soir, les voici tous. Le week-end commence. Au Glashaus, les rondes sans fin entre le bar, la piste, la salle de la chaudière reprennent comme la première fois. Les fisteurs, les barebackers mènent le bal. L'endroit a l'intimité d'une gare; Marcel est fatigué, personne n'est content. On ramène nos frustrations sous la couette. Samedi, impossible de dormir. L'excitation s'installe comme un volcan dans ma poitrine. Promenade, semblant de sieste, un kilo de spaghetti dans la casserole, et les préparatifs. A 22 heures, on nous ouvre la porte du Berghain où l'on se change avec les premiers arrivés. Avec Pascal et Denis, on s'oriente vers le Lab-o qui se remplit au fil d'heures que l'on ne voit pas passer. La pression monte. Enfin, l'allumage des moteurs nous cloue dans un canapé, sous une voûte, en plein passage. On se transporte dans l'une des boîtes de fer, près de la porte du jardin; puis dans un endroit moins bas de plafond, près du bar de l'entrée. Enfin, on décide de gagner l'étage supérieur. L'éclairage est minimal, la musique pareillement sombre, martelée. Le rythme binaire d'une soirée sous le signe de la testostérone. Il faut traverser une forêt de "muscle maries" pour trouver Mig et Stef sur leur podium. La sono crève les tympans. Fred et Marcel dansent à des kilomètres l'un de l'autre. Il faut attendre six heures du matin et l'arrivée de nd_baumecker pour que la musique prenne un peu de hauteur. Mais quand enfin se bâtit une cathédrale sonore, il est trop tard. Rencontres avortées, vol sans élévation, la mauvaise humeur point, et la fatigue - que la chimie ne tient plus en échec. On sort vers 8 heures. Dans le train, le paysage se déroule à l'envers sous un soleil ardent. Je ne suis pas sûr de retourner à la Snax.

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