Fuse 2:28



Est-ce parce que c'est précisément l'heure à laquelle je suis né? Je n'en sais rien. Mais je pense que lorsque l'on sort dans les clubs, l'apogée de la soirée se situe aux alentours de deux heures et demie du matin. C'est le moment où tout le monde est arrivé, avec pour seule idée celle de s'amuser; c'est le moment où l'énergie est à son comble, où les clubeurs puisent encore dans leurs ressources diurnes; celui où l'apport des substances est encore exclusivement bienfaisant. Je l'observais encore vendredi, à la Démence, dans une salle un peu moins bondée qu'à l'accoutumée. Mais au changement de DJ de quatre heures, la musique a subitement fait glisser la soirée dans un monde métallique, vaguement poisseux, déplaisant. Il était trop tôt encore pour entendre ces sons saturés. Sinon, je divaguais l'autre jour à propos de l'odeur au Berghain: le même relent perfide, je l'ai capté à la Démence. C'est tout simplement le cumul des sueurs, de tous ces corps largement dénudés, qui puent copieusement en transpirant à grosse gouttes de l'alcool et des drogues. Mais peu importe.

Bruxelles. Un coin de ciel bleu de l'autre côté du boulevard Anspach. Les façades crémeuses de la Bourse. Un petit vent frisquet sur la terrasse déserte du Falstaff où nous mangeons. Je réalise que Pap n'a probablement jamais mis les pieds dans cette brasserie, qui devait, dans les années 20, n'être fréquentée que par un monde de courtiers, de messieurs à chapeaux et costumes — pas par des gueux de vingt ans qui dorment dans les parcs publics, et se réveillent le matin couverts d'escargots...
Bruxelles. Les lignes de métro ont été redessinées depuis mon dernier voyage. Inventifs (que l'on songe au concept du "prémétro"), les Belges sont toutefois fâchés avec la signalétique. Allez comprendre comment fonctionne la ligne 5, et revenez me voir avec le mode d'emploi.

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