Le collier du Poulet


Tentons d'énumérer les éléments objectifs à même d'expliquer rationnellement notre exploit du jour, au Poulet et à moi. D'abord, certainement, le départ par blocs, qui fluidifie les premiers kilomètres. Placés dans le premier groupe, on n'est pas empêtré dans la cohue habituelle, quand on piétine, que l'on s'énerve derrière les lambins, à travers les rues de la Tour-de-Peilz, où le parcours décrit une boucle – c'est-à-dire quatre virages à nonante degrés. L'espace gagné autour de soi permet de trouver tout de suite son rythme de croisière. Deuxième élément: la météo. Une température idéale (autour de treize degrés), et l'absence totale de soleil. Tertio: le fait de courir à deux tout au long du parcours, avec l'émulation que cela crée. Alors faut-il compter comme quatrième élément le collier spécial titane–or, que le Poulet m'a offert hier, et qui, si j'ai bien compris, équilibre les charges électriques générées par le corps, donc réduit potentiellement les tensions musculaires? Reste que paré de ces objets, on n'a pas senti passer les kilomètres; le réservoir d'énergie est resté rempli tout au long des vingt-et-une bornes. On survolait les points de ravitaillement sans y toucher, ou à peine. De meme, on n'a pas éprouvé les passages habituellement difficiles (sortie de Cully, avenue du Général-Guisan), où j'ai à chaque fois l'impression de ne plus avancer.
Bon! Sur ce coup-là au moins, j'ai été moins médiocre que je le pensais. Que le Poulet soit ici remercié pour ce cadeau inattendu aux vertus insoupçonnées.

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