Les errements de la liberté


"Imovane" est la marque d'un somnifère efficace, mais qui, au réveil, a l'inconvénient de laisser en bouche un goût amer et désagréable, long à faire passer. On le trouve aux Etats-Unis sous la marque "Lunesta", dans des emballages décorés de papillons de nuit... "Lunesta", c'est plus poétique qu"Imovane", un mot qui me fait penser à un prénom, prononcé d'un ton las par une bourgeoise indolente:
- Imovane! Allez me chercher mes babouches...
Je fais cette inutile digression médicamenteuse pour retarder le moment d'en venir au fait.
D'écrire un mot sur mes choix. Les mauvais choix que je fais et qui imposent ensuite de dépenser de l'énergie pour défaire ce qui a été fait; pour trancher les liens récemment noués.

"Pour tout l'or du monde, ne dis surtout jamais oui quand tu penses non.
Pour tout l'or du monde, laisse ton coeur à l'abri des complications"

J'ai toujours gardé en mémoire cette chanson de mon enfance, gravée sur un super-45 tours acheté par ma Mémé. Et mieux vaudrait que je sache mette en pratique ces sages préceptes d'Enrico Macias lorsqu'il le faut. Denis me flatte en reliant mes errements à l'usage que je fais de ma liberté. Est-ce bien de cela qu'il s'agit? Probablement. Mieux vaudrait pourtant, à l'avenir, que j'utilise cette liberté plus tôt que trop tard. Ce serait sans doute plus économique
Il faut que je me rappelle les choix que j'ai fait à 35 ans. Que je me souvienne des raisons qui m'ont poussé à les faire: la principale était que je m'étais aperçu, justement, que ma vie se résumait alors à une suite de non choix. Les choix que les autres font pour soi sont toujours orientés vers le confort, vers l'idéal de l'autre. On est seul à savoir ce qui est vraiment convenable pour soi-même. Et le bon choix n'est pas forcément ce qui paraît raisonnable. La bonne décision passe parfois par la déraison.

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